Une magnifique sonnerie que renferme un splendide clocher du XVe siècle.
La Commune
Dans le département de l'Indre-et-Loire, la commune de Cinq-Mars-la-Pile dont les origines très anciennes remontes à l'époque romaine, en effet un témoin de cette époque est encore debout, il s'agit d'une étrange tour en briques de 30 mètres de haut qui domine les bords de Loire et que l'on appelle "La Pile".
Ce monument qui aujourd'hui est l'emblème de la cité tourangelle fut érigé vers 200 après Jésus-Christ, bon nombre de théories essayant d'expliquer la raison pour laquelle un tel édifice serait construit à cet endroit (délimitation territoriale, temple dédié à une divinité, trophée militaire, lieu ou on rendait la justice, repère lié à la navigation sur la Loire et plus encore...)
La Pile est en fait un monument funéraire qui signale la tombe d'un personnage Important Gallo-Romain, ses cendres étaient conservées dans un petit bâtiment au pied de la tour.
Avec l'arrivée de la paroisse Saint-Médard, le nom de Cinq-Mars-la-Pile va peu à peu se créer, le nom Médard va subir des évolutions au cours des siècles avec les parlers de la langue d'oïl, Méard, puis Mard pour arriver à Mars, le nom de la cité va être jusqu'au XVIIIe siècle Saint-Mars-la-Pile, puis l'arrivée du mémorialiste Michel de Marolles qui répandra l'idée que Saint-Mars dissimulerait le nom de Cinq-Mars, c'est-à-dire, cinq guerriers qui seraient inhumés sous la Pile (en latin quinque martes), le siècle suivant l'historien Felix de la Sauvagère soutiendra son hypothèse et la commune s'appellera officiellement Cinq-Mars-la-Pile.
Aujourd'hui la commune dynamique de Cinq-Mars-la-Pile, ne compte pas moins de 3600 habitants que l'on nomment les Cinq-Marsiens et les Cinq-Marsiennes, elle tient à mettre son patrimoine architectural en valeur comme bien sûr sa Pile Gallo-Romaine, le château féodal dont les vestiges remontent au XIIe et XIIIe siècles dont il reste aujourd'hui deux tours dominant la ville ainsi que ses douves, en contrebas de cette forteresse, d'anciennes fortifications ainsi que l'église romane des XIe, XIIe et XVe siècles dédiée à Saint-Médard.
La ville est bâtie tout en longueur le long de la route des bords de Loire reliant Saumur à Tours en passant par les villages de Chouzé-sur-Loire, La Chapelle-sur-Loire, Langeais, Saint-Etienne-de-Chigny et Luynes.
L'église Saint-Médard
Construite entre le XIe et le XIIe siècle, et classée à l'inventaire des "Monuments Historiques" en 1926 (Transept et Chevet) l'église entièrement de style roman, installée en plein centre de la vieille ville en contrebas du château féodal et des anciennes fortifications de la ville, cette église présente un plan en forme de croix Latine composée d'une grande nef aux décors très sobre dont la façade occidentale composée d'un grand porche refait récemment en plein cintre avec deux piliers à chaque extrémité, au-dessus de celui-ci, deux petites baies où sont installés des vitraux, le transept sud possède une porte coté ouest par lequel on entre, une petite baie sur son côté sud et sur son côté est puis une petite Absidiole en cul de four. La grande abside principale placée en face de la nef et également en cul de four et au côté nord, nous retrouvons une chapelle avec une grande verrière, aujourd'hui devenue sacristie, cette partie est accolée au transept nord. Les deux absides sont les parties les plus sculptées de l'édifice.
Tout ceci est surmonté d'un massif clocher de pierres de croisée posé en plein centre de l'édifice, classé en 1915. Ce splendide clocher roman possède au niveau du toit du chœur deux baies (l'une à côté de l'autre) dans lesquelles sont installés deux vitraux, une de ces deux baies et en plein air et l'autre dans les combles, mais éclairée par une petite fenêtre placée sur le toit. Au niveau supérieur est installé la chambre spacieuse du beffroi, les murs de cet étage sont percés de chaque côté de deux baies romanes en plein cintre très espacées l'une de l'autre, dans chacune sont posés trois abat-sons en bois, sur chaque face, nous retrouvons trois contreforts. La base carrée du clocher est surmontée d'une flèche octogonale en pierres construite au XVe siècle, à la base de la flèche quatre clochetons octogonaux placés à chaque extrémité de la base.
En 1888 et 1889, l'église et le clocher sont entièrement restaurés par les soins de la mairie et de la fabrique.
La nef possède une voute en carènes de bateau retourné, plusieurs statues comme celle de Saint-Michel terrassant le dragon, Jeanne d'Arc, Marie et d'autres, quelques tableaux faisant office de chemin de croix, un monument aux morts et une chair. Au fond de la nef est installée une tribune en bois, entièrement sculptée, soutenue par deux colonnes en bois.
En entrant par le transept sud, nous faisons face à un petit retable dédié à la Vierge Marie installé dans une petite absidiole, à côté, on trouve l'autel à la croisée, sous le clocher, sur les deux piliers soutenant le clocher du côté du chœur, deux statues représentante de Saint-Médard, patron de la paroisse et une autre plus récente en bois de Saint-Martin et dans l'abside principale, un autel en pierre dédié au Sacré Cœur avec deux petites statuettes surmontées d'un christ sur la croix.
L'ameublement et la décoration de l'église ont été financés par une généreuse contribution des habitants de Cinq-Mars-la-Pile.
Le 28 septembre 1890, au moyen d'offrandes faites par les paroissiens et les autres localités, que fut érigé l'autel du Sacré Cœur de Jésus dans l'église.
Pour accéder au clocher il nous faut entrer dans le transept nord et à gauche se trouve la fameuse porte d'accès, derrière nous accédons dans la tourelle et donc dans un escalier en colimaçon en pierres et plutôt étroit qui monte jusqu'au niveau du clocher, en plein milieu de la montée, se trouve un tout petit accès menant aux combles, puis continuons notre ascension jusqu'en haut, une petite porte nous fait accéder à un balcon, et nous faisons face aux abat-sons et à la porte qui accède au beffroi.
Les Cloches
Dans la chambre, nous retrouvons un beffroi en bois comportant quatre cloches, elles sont toutes installées au même niveau (les unes en face des autres). Dans cette chambre, nous pouvons retrouver trois anciennes roues de volée en bois déposées, un vieux sceau de métal, quelques anciens passages de cordes, un maillet en bois relié à une corde. Au-dessus du beffroi, nous pouvons apercevoir la magnifique flèche en pierres de tuffeaux, construite au 15ᵉ siècle.
Pour la plus importante de toutes ces cloches, elle fut fondue par Georges. Bollée à Orléans dans le Loiret en 1905, elle est la plus jeune de toutes, nommée Françoise-Marie-Eugénie, elle est la seule de tout l'ensemble à être équipée d'un marteau de tintements, elle sonne depuis peu les heures, donnant la note Fa3 sur sa robe, nous retrouvons quelques décors comme souvent un crucifix, une vierge, une représentation de Jeanne d'Arc, les Armes de Pie X, pape de l'époque, une frise représentante des vignes et d'une cartouche de la fonderie de Georges Bollée.
La Deuxième cloche fut fondue également par Georges. Bollée en 1892 à Orléans et se nomme Marguerite-Marie, donnant la note Lab3 et formant avec la grande une "tierce mineure", ses décors se composent d'une croix latine, une représentation d'un saint, la cartouche du Fondeur ainsi que deux représentations de Vierge à l'Enfant.
La troisième nommée Médard qui est aussi la plus ancienne de l'ensemble, elle a été réalisée en 1813 par le fondeur Nicolas. Peigney, ce fondeur a réalisé d'autres cloches dans la région dont deux pour l'église de la Madeleine à Vendôme (41) voir Cloches – Vendôme (F-41) église de la Madeleine | Quasimodo, sonneur de cloches et une pour l'église Notre-Dame de Crouzilles en Indre-et-Loire, son décor est plus sobre que les autres : Le nom du fondeur et son logo surmonté d'un crucifix ainsi que d'une Vierge à l'Enfant. Sa note est un Sib3.
La quatrième cloche et bien sûr la plus petite se nomme Marie-Augustine, elle est de Georges Bollée, fondue en même temps que sa grande sœur en 1892, elle chante le Do4. Ses décors sont composés d'un crucifix, une représentation d'un crucifix, d'une Vierge, d'un Sacré Cœur et bien-sur du logo du fondeur.
La ligne nominale de cet ensemble est donc Fa3, Lab3, Sib3 et Do4.
La Cloche N°1
Relevé de la Cloche :
Nom de Baptême : Françoise-Marie-Eugénie, Fondue par Georges. Bollée à Orléans dans le Loiret, en 1905, Note et Octave : Fa3, Poids: ??, Diamètre: 1060 mm, Epaisseur: 73 mm
Inscriptions en Majuscules :
+ SS PIE X ETANT PAPE LE JEUDI DE PAQUES XXVII AVRIL MDCCCCV, XXXVIII ANNIVERSAIRE DE L'ORDINATION SACERDOTALE DE Mr AH MENAGE CURE DE CINQ MARS LA PILE DEPUIS XX ANS ; Mr V MEME MAIRE. J'AI ETE BENITE PAR MONSEIGNEUR RENOU, ARCH DE TOURS ET NOMMEE FRANCOISE MARIE EUGENIE EN MEMOIRE DE Melle EUGENIE CHIVERT MA DONATRICE, DE Mr L'ABBE CHIVERT SON FRERE ET SES AUTRES PARENTS. + MON PARRAIN A ETE Mr JACQUES ROUXEL ET MA MARRAINE SA COUSINE Melle SIMONE GUERAR. + FABRICIEN MM SIROTTEAU PRESt BERGER, TRESr ROUGET SECre FOUCOUETEAU ET LUYLIER
-CHRISTE REDEMPTOR, MISERERE NOBIS !
-MGR RENE FRANCOIS RENOU
-DE PAR LE ROI DU CIEL (JEANNE D'ARC)
-PIE X, PAPE
-INSTAURARE OMNIA IN CHRISTO !
-ORA PRO POPULO, DUM SONO, VIRGO PIA !
GEORGES BOLLEE FONDEUR DE CLOCHES A ORLEANS 1905.
La Cloche N°2
Relevé de la Cloche :
Nom de Baptême : Marguerite-Marie, Fondue par Georges. Bollée à Orléans dans le Loiret, en 1892, Note et Octave : Lab3, Poids: ??, Diamètre: 872 mm, Epaisseur: 61 mm
Inscriptions en Majuscules :
A L'OCCASION DU MARIAGE DE DEMelle MARGUERITE PAYS AVEC Mr CAMILLE MARTIN, ANCIEN ELEVE DE L'ECOLE DES CHARTES ET AGREGE D'HISTOIRE ; LEON XIII PAPE MGR MEIGNAN ARCH DE TOURS ; A.H MENAGE, CURE ; U. MEME, MAIRE ; LE 29 DECEMBRE 1892, J'AI ETE BAPTISEE PAR Mr BUISSON VICAIRE GENERAL ET NOMMEE MARGUERITE MARIE. MON PARRAIN A ETE Mr VICTOR PAYS ANCIEN CAPITAINE DES MOBILES D'INDRE ET LOIRE, ET MA MARRAINE DAME EMILIE MARREL, SON EPOUSE, MES DONATEURS HABITANTS LE PORTEAU A CINQ MARS LA PILE.
G. BOLLEE FONDEUR A ORLEANS 1892.
La Cloche N°3
Relevé de la Cloche :
Nom de Baptême : Médard, Fondue par Nicolas. Peigney en 1813, Lieu: Inconnu, Note et Octave : Sib3, Poids: ??, Diamètre: 790 mm, Epaisseur: 55 mm
Inscriptions en Majuscules :
L'AN 1813 J'AI ETE BENIE PAR Mr MARC ANTOINE PATAS CURE DE vant DE LA PIsse CIQN MARS LA PILE & NOMMEE MEDARD PAR Mr AUGUSTE DUVAU DE MALESSE ET PAR DAME MARIE ANNE ARCHAMBAULTH DE BAUNE VEUVE DE Mr PIERRE VICIE. DELINYVOS ANCIEN DIRECTEUR DES AIDES EN PRESENCE DE M M R S JEAN ALLAIN MAIRE ANDRE BAILBY ADJOINT ET JACQUES PERRIER Fers.
-N. PEIGNEY FONDEUR
En, effet il y a une faute d'orthographe faite par le fondeur sur le nom de la commune, inversement des lettres sur «Cinq».
La Cloche N°4
Relevé de la Cloche :
Nom de Baptême : Marie-Augustine, Fondue par Georges. Bollée à Orléans dans le Loiret, en 1892, Note et Octave : Do4, Poids: ??, Diamètre: 697 mm, Epaisseur: 44 mm
Inscriptions en Majuscules :
+ LEON XIII PAPE MGR MEGNAN ARCH DE TOURS ; U. MEME MAIRE J'AI ETE DONNEE PAR LES HABITANTS DE CINQ MARS LA PILE ET BAPTISEE PAR Mr BUISSON VICAIRE GENERAL LE 29 DECEMBRE 1892. MON PARRAIN Mr A.H MENAGE CURE DE LA PAROISSE ET MA MARRAINE DEMelle AUGUSTINE MENAGE DE RICHELIEU, I ET L MON NOMMEE MARIE AUGUSTINE, MEMBRE DE LA FABRIQUE MGR Mrs A. SIROTTEAU, PRESIDENT G. BERGER TRESORIER ; V. ROUGET. SECRETAIRE E. YVON ; E. LUYLIER.
-MARIE AUGUSTINE
-1892 G. BOLLEE FONDEUR ORLEANS
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