top of page
Rechercher
Photo du rédacteurLe Sonneur des Carillons

Oizé (72330) - Église Saint-Hilaire : Présentation et Cloches.



La Commune

Pour cette découverte, c'est avec Quentin que je me rends au sud du département de la Sarthe pour visiter le clocher de l'église Saint-Hilaire d'Oizé.

Commençons par une petite présentation de la commune.

Peuplé d'environ 1350 oizéennes et oizéens, ce charmant petit village de la communauté de communes du Pays Fléchois est placé au carrefour de deux routes départementales reliant Cérans-Fouilletourte à Mansigné et Yvré-le-Pôlin à La Fontaine-Saint-Martin.

La toponymie du nom d'Oizé a subi beaucoup de modifications au fil des siècles. Comme il y avait beaucoup de noms, je vais vous en énumérer quelques-uns :  Aviciacum, Avisiacus, Auciacum, Oysseium, Ouazé, Oisé et Oizé. 

Commune riche en patrimoine, elle compte nombre de monuments classés comme l'église Saint-Hilaire devenue M-H en 1994, le prieuré Sainte-Marie-Madeleine, le château de Montaupin du XVIIIe siècle, le moulin de Boisard du XVIIe siècle, les ruines du château du Boschet et le lavoir.

Il est difficile de parler du lieu sans évoquer Marin MERSENNE, religieux de l'ordre des pères minimes, physicien, mathématicien, acousticien, philosophe, astronome, musicologue et théologien, né à Oizé en 1588 et décédé à Paris en 1648.


L'église Saint-Hilaire

Selon une légende, au IVe siècle, Saint-Hilaire, étant venu dans le pays des Cénomans, s’y établit et y prêcha la religion chrétienne. Dans sa retraite, il apprend le décès de son parrain. Ce dernier voulut se rendre sur son tombeau, mais à peine était-il arrivé au bourg d’Auciacus (Oizé), qu’il fut saisi d’une forte fièvre, à laquelle il succombera quelques jours après. Son corps fut enterré à Oizé, il y restera pendant près de 500 ans. Plusieurs miracles auront lieu sur son tombeau. À la suite, Saint-Aldric ordonnera la translation des reliques dans un oratoire au pied de la ville du Mans. 

Mentionnée dès le VIIe siècle, l'église d'Oizé fut consacrée à Saint-Hilaire. Elle dépendait au XIe siècle du chapitre de la cathédrale du Mans. 

C'est en 1112 qu'elle fut rattachée au prieuré d'Oizé édifié en 1109. 

La nef fut érigée au XIIe siècle.

Le chœur fut ajouté au XIIIe siècle, il est bâti sur le modèle de l'abbatiale Saint-Serge d'Angers. Sa voûte est de style Plantagenêt. La particularité de ce type de voûte est la hauteur des arcs lui donnant un aspect très « bombé ».

À l'intérieur, on y retrouve un maître-autel surmonté d'un beau retable du XVIIIe siècle dédié à Saint-Blaise, classé monument historique.

C'est dans cette église que fut baptisé Marin MERSENNE en 1588.

Le clocher renfermait avant la Révolution une chapelle érigée en 1598 par Magdelon Thomas, écuyer, sieur de Beaumont et de Jupilles.

Entre 1900 et 1904, l'architecte Auguste RICORDEAU s'est occupé de la restauration de l'édifice.

Le lambris de la voûte du transept sud date du XVIe siècle, il représente les chiffres de Jésus et de Marie alternant avec un soleil et un croissant de lune. Des restaurations récentes ont fait réapparaître une peinture murale représentant l'inhumation de Saint-Hilaire. Cette fresque semblerait dater du XIIIe siècle.

Toujours dans cette église, nous retrouvons une plaque funéraire de Nicole Bougard datant de 1601.

Autrefois, un cimetière entourait l'église au sud. Nous retrouvons sur une pierre tombale en grès, du XIIIe ou du XIVe siècle, une pelle gravée en creux. Ce cimetière ne fut plus sollicité dès le début du XIXe siècle.


Ici, la montée au clocher est très simple. Il nous faut emprunter trois échelles en bois pour arriver directement aux cloches. 


Les Cloches

Découvrons enfin la sonnerie qui rythme le quotidien des oizéennes et oizéens. Ici, le beffroi de l'église Saint-Hilaire héberge deux cloches issues de deux fonderies peu connues. Mais avant de parler des cloches actuelles, intéressons-nous aux anciennes. L'observatoire du patrimoine religieux nous apprend que le 3 septembre 1732, eut lieu la bénédiction d'une cloche par le curé de Cérans, monsieur Ambroise BELLANGER. Elle fut nommée Henri-Marie-Madeleine par Henri de Courtalvert de Pezé, aumônier du roi. 20 ans plus tard, le 23 décembre 1752, on procédera à la bénédiction d'une seconde cloche nommée Jean-Hilaire-Marie par Michel Maillet, vicaire de céans et procureur de Jean-Baptiste-Henri de Languedoue.

Il est fort probable qu'en pleine période révolutionnaire, ces deux dernières furent envoyées au district pour être fondues.

Il faudra attendre 1822 pour que l'église se dote d'une nouvelle cloche. Ce sera le fondeur sarthois LECHESNE qui la coulera. Aujourd'hui, nous n'avons que très peu d'informations sur cette personne. Nous savons qu'il avait un atelier au Mans pour fondre des cloches, mais certaines fois, il se déplaçait directement au pied des églises pour les fondre. Nous retrouvons quelques-unes de ses réalisations à Chemiré-le-Gaudin, Évaillé ou encore Saint-Georges-du-Bois. À Oizé, la cloche fut bénite par un certain monsieur JUSSEAUME curé de la paroisse et nommée Anne-J-Françoise par son parrain, monsieur J BIDAULT et sa marraine, madame Anne MORILLON. Elle est audible régulièrement pour les sonneries horaires et autres tintements.

En 1833, une seconde cloche arrive à Oizé, celle-ci plus importante. Elle fut nommée Pauline-Adrienne par son parrain, monsieur Adrien OGER et sa marraine, madame Pauline DELAPORTE et bénite par le curé de Clermont, monsieur Joseph GESBERT. Elle fut fondue par "Louis et Étienne CANCEL, père et fils". C'est la première fois que ce nom apparaît sur notre site, mais il n'est pas inconnu au bataillon. En effet, nous retrouvons quelques réalisations de la famille sur le territoire sarthois comme à Domfront-en-Champagne ou à Saint-Rémy-des-Monts. Nous connaissons les frères Louis et Étienne, mais la cloche porte la mention "père et fils". Il faut savoir que le père de ces derniers s'appelait également Étienne. Est-ce que les deux frères auraient travaillé avec leur père ? Ou alors, seulement Louis avec son père ? Autre question : où est-ce que cette cloche a été faite ? Malheureusement, nous n'avons que très peu d'informations sur cette famille. On sait juste qu'ils s'étaient installés au Mans et à Chartres. Encore beaucoup de questions qui, je l'espère un jour, trouveront réponse.  

Ces deux dames d'airain forment une tierce majeure en La bémol 3 et Do 4.

Pour en savoir plus, rendez-vous dans l'inventaire sous la vidéo.



Le Reportage




La Cloche 1

Nom : "Pauline - Adrienne", Fondue en 1833 par Louis et Étienne CANCEL père et fils, Note et Octave : Lab3, Poids : ~331 kg, Diamètre : 860 mm.

Inscriptions

Décors

- ☛ + L AN 1833 IAI ETE BENITE PAR MR IOSEPH GESBERT CURE DE CLERMONT ET NOMMEE PAULINE ADRIENNE PAR M ES ADRIEN OGER ET PAR - ☛ DEMOISELLE PAULINE DELAPORTE EN PRESENCE DE M M CHOPLIN DESSERVANT DE CETTE PAROISSE DELAPORTE MAIRE ET LE BLED ADIOINT - ☛ I BIDAULT I ROULLIER M CHANOINE C COURTILLIER F DELAROCHE TOUS MEMBRES DE LA FABRIQUE - Sur le bas de la robe, face sud-est  : LOUIS ET ETIENNE CANCEL PERE ET FILS FONDEURS - Sous le crucifix  : JESVS AMOR MEVS (La lettre V représente le U)

-Anses : simples. - Haut des inscriptions : 2 filets - Bas des inscriptions : 2 filets. - Face nord : représentation d'une vierge à l'enfant. - Face sud : représentation d'un crucifix. - Bas de la robe : 1 filet, puis une série de 3 filets (1 fin, 1 gros et 1 fin) puis 1 dernier filet. - Panse : 2 filets.

Le nom en orange est à prendre avec des pincettes, nous ne savons pas s'il est correct.



-----------------------------------------------------------------------------------------------------


La Cloche 2

Nom : "Anne - J - Françoise", Fondue en 1822 par LECHESNE au Mans (72), Note et Octave : Do4, Poids : ~227 kg, Diamètre : 747 mm.

Inscriptions

Décors

- ☛ L AN 1822 J AI ETE BENITE PAR MR F.S JUSSEAUME CURE DE CETTE PAROISSE . NOMMEE ANNE  . J . - ☛ FRANCOISE PAR MR J BIDAULT PARAIN ET PAR DAME ANNE MORILLON MARAI NE FME DE - ☛ MR DELAROCHE FABR. EN PRESENCE DE MR MENAGER MAIRE ET MR LOPE ADJOINT DE OISE . - Sur le bas de la robe, face ouest  : LECHESNE FONDR AU MANS .

- Anses : simples. - Haut des inscriptions : 2 filets. - Bas des inscriptions : frise décorative avec forme géométrique, fleurs de lys et représentations végétales. - Face ouest : représentation d'un crucifix entouré de Marie et de Saint-Jean-Baptiste. - Face est : représentation de feuilles de laurier. - Bas de la robe : 1 filet, puis une série de 3 filets (1 fin, 1 gros et 1 fin) puis 1 dernier filet. - Panse : 3 filets.

Hypothèse : la lettre J pourrait correspondre au prénom Jean ou Jeanne, étant donné que son parrain s'appelait Jean.


Note : la cloche a été tournée d'un quart de tour.



-----------------------------------------------------------------------------------------------------


Les poids des cloches ont été calculés via le diamètre et l'épaisseur avec une marge d'erreur de 3%.




Un grand merci à...

- La mairie d'Oizé pour la prise en charge de ma demande d'accéder au clocher et pour son accueil le jour de l'intervention.

- Monsieur Jean-Claude. BOIZIAU, maire de la commune, pour les autorisations d'accéder au clocher de l'église et de mise en volée des cloches pour la réalisation du reportage vidéo.

- Monsieur Julien. GARNAVAULT, 3e adjoint au maire.

- Madame Véronique. NOJAC, 4e adjoint au maire, pour l'ouverture des portes de l'église et du clocher.

- Monsieur Quentin. BOISNAY, alias ''Le Patrimoine Campanaire de l'Ouest'' pour son accompagnement, son aide précieuse à l'étude des cloches et pour le prêt de son matériel pour la réalisation de la vidéo.



Sources :

- Relevé photographique personnels.

- Relevé photographique de Quentin. BOISNAY.

- Sources personnels.



Article rédigé par Le Sonneur des Carillons / Découvertes Campanaires en Val de Loire - 2024.


-----------------------------------------------------------------------------------------------------




1 vue0 commentaire

Comments


bottom of page