Une vénérable Cloche Bollée résonne dans le village de la poire tapée.
La Commune
Situé au nord de la foret domaniale de Chinon et non loin des rives de la Loire à Bréhémont et de l'Indre et traversée par la route départementale reliant les communes d'Azay-le-Rideau et Rigny-Ussé, le charmant petit village de Rivarennes se situe dans le département de l'Indre-et-Loire en Région Centre-Val de Loire et fait partie de la communauté de communes de Touraine Vallée de l'Indre.
La Commune doit son nom tout simplement à une prairie marécageuse que l'on appelle une Varenne, celle-ci était non cultivable et envahi de roseaux, cette prairie était appelée ainsi avant que l'on érige la longue levée de la Loire, la commune est installée sur la rive de la Varenne, du coup son nom devient Rivarennes, (Rive de la Varenne).
Les origines de Rivarennes remontent à l'époque féodale avec la grande famille de L'Isle-Bouchard, les membres de cette famille ont été seigneurs sur les terres de Touraine, d'Anjou et du Vendômois, Bouchard 1ᵉʳ qui fut le premier seigneur de Rivarennes, mais également de Bréhémont, commune située à quelques kilomètres au nord de Rivarennes et aussi seigneur de L'Ile-Bouchard au sud de la forêt de Chinon, les différents membres de cette famille seront seigneurs de Rivarennes jusqu'au XIVᵉ siècle, les différents seigneurs se sont succédé à Bouchard 1ᵉʳ à la direction de Rivarennes ; Barthelémi V vers 1215, puis sont fils Bouchard de L'Isle-Bouchard, puis Olivier de L'Isle-Bouchard vers 1266, puis son neveu Bouchard VII de L'Isle-Bouchard et son fils Barthelémi IV de L'Isle-Bouchard vers 1335.
Beaucoup plus-tard, en 1790, on fit construire la nouvelle commune autour de l'église primitive du XIᵉ siècle.
Rivarennes est notamment connu pour une spécialité gustative qui fait la fierté de la commune tourangelle, la "Poire Tapée", comme son nom l'indique, il s'agit d'une poire que l'on déshydrate et cuit dans un four à bois pendant plusieurs jours puis aplati au maillet, on peut la déguster et cuisiner sous beaucoup de formes, (sucrée ou salée, réhydratée avec du vin, avec du chocolat, etc) on en retrouve aussi dans certains plats gastronomiques, mais la plus simple façon de la déguster, c'est tout simplement sans rien en plus, cette gourmandise est 100% "Made in Rivarennes" et fabriqué nulle part ailleurs.
Peuplé de plus de 1000 Rivarennaises et Rivarennais, le village possède quelques curiosités patrimoniale bâtie comme l'église Saint-Pierre des XIᵉ, XIVᵉ et XIXᵉ siècles, le lavoir entièrement en fer et en taule, les ruines de l'ancien château ainsi que le nouveau château privé que l'on nomme le "Bâtiment", dans le hameau de Quinçay on trouve l'imposant pigeonnier du Ponceau datant du XVIIIᵉ siècle et quelques manoirs.
L'église Saint-Pierre
Installée au centre du village, la petite et bien charmante église est dédiée à Saint-Pierre, elle possède un plan très simple d'une nef unique rectangulaire, ses premières origines remontent au IXᵉ siècle par contre du XIᵉ siècle nous trouvons une partie toujours debout, il s'agit du mur côté nord de la nef que nous pouvons voir à peine, car celui-ci se trouve dans une propriété privé, une seconde partie datant du XIVᵉ siècle est également présente, mais cette fois-ci moins visible puisqu'il s'agit juste de la base du chevet situé sous le clocher.
Au IXᵉ siècle, l'église appartenait aux chanoines de Saint-Martin de Tours, ces derniers la donnèrent au Seigneur de L'Isle-Bouchard, puis une certaine personne qui se nomme Gérard donne l'édifice aux moines de l'Abbaye de Cormery (37) qui fit bâtir un prieuré à Rivarennes, ils la garderont jusqu'en 1905 lors de la séparation de l'Église et de l'État, l'édifice sera la propriété de la commune.
En 1852, on procède à la bénédiction de la nouvelle cloche.
Dans ce même siècle l'édifice est en mauvais état et doit bénéficier d'une restauration, on réussit à financer celle-ci grâce au commerce florissant de la dénommée gourmandise, la "Poire Tapée", on décide d'un chantier de restauration et de reconstruction dès 1881 qui s'achèvera juste l'année suivante, (1881-1882), les travaux étaient sous la responsabilité de l'architecte Gustave. Guérin.
La disposition de cette église est assez originale, pour cause que l'on y entre par le mur sud de la nef, par un important portail sculpté en pierre de tuffeaux datant de 1882, une autre particularité que possède cette église, c'est que le clocher est positionné au-dessus du chevet à l'est de l'église, une autre particularité qui est le plus visible sur l'église et comme certaines autres églises, c'est que le clocher donne l'impression de s'enfoncer dans la toiture, une imposante toiture recouvre l'édifice.
Le clocher construit en tuffeaux situé au-dessus du chevet présente un plan simple d'une base carré, 3 faces sont percées de 2 baies jumelées en arc brisés, chacune équipé d'abat-sons en bois, la dernière face à la toiture possède également 2 baies, mais beaucoup plus petite équipés seulement de 2 abat-sons.
La base carrée en pierre de tuffeaux est surmontée d'une flèche d'ardoises visible dans tout le village, l'intérieur de celle-ci est éclairé par quatre lucarnes, à son sommet culmine la croix en fer forgé ainsi que le coq.
Le clocher et la toiture de l'église ont fait l'objet d'une restauration en 2012.
À l'intérieur, la hauteur de l'église est surprenante, de l'extérieur ont ne se doute pas de la grandeur de l'édifice, une large voute en forme de carène de bateau retournée, celle-ci peinte en bleu recouvre la nef et soutenue par des poutres en bois.
Les vitraux datant de 1920 qui éclairent l'église sont de l'artiste verrier Lux Fournier. L'un d'eux représente un soldat "Poilu" avec un ange surmonté d'une croix, ce vitrail est un hommage aux soldats rivarennais morts pour la France. D'autres vitraux sont présents, comme certains non représentatifs, sauf celui du chevet représente la crucifixion de Jésus entouré de Marie et de Saint-Jean-Baptiste.
À l'ouest de l'édifice se trouve la tribune en bois.
Plusieurs statues sont présentes dans l'église comme celle de la Vierge Marie, le Sacré Cœur de Jésus, celle de Saint-Pierre, saint patron de la paroisse et celle de Saint-Martin.
Afin de pouvoir accéder au clocher il faut se rendre en premier dans la sacristie, à l'intérieur il faut ouvrir une porte qui donne derrière le retable, nous sommes dans le chevet et sous le clocher, une dernière porte reste à ouvrir pour rentrer dans la pièce ou sont installées les échelles pour accéder dans les combles et au clocher, dans cette pièce, nous pouvons aussi remarquer la corde qui sert à la sonnerie de la cloche, nous commençons notre ascension par la plus grande des échelles qui monte jusqu'à une plateforme au-dessus de la pièce, une deuxième échelle nous emmène dans les combles, nous faisons quelques pas pour arriver sous le beffroi et donc sous la cloche, une dernière échelle avec une rambarde reste à gravir pour enfin admirer la dame de bronze qui y loge.
La Cloche
Avant de vous présenter la cloche, je souhaiterais vous raconter l'histoire des différentes sonneries qu'il y a eu à Rivarennes. Au cinquième jour de juillet 1713, c'est déroulée la bénédiction d'une petite cloche nommée "Renée" en hommage à son parrain, messire René Despinay, chevalier seigneur de La Cueille, fief de Saint-Pierre de Rivarennes et sa marraine Élisabeth Heusard, épouse d'un certain messire André Castillon, marchand syndic de la paroisse. Cette cloche fut bénite par le curé de Rivarennes Joseph Auvinet et monsieur Dunau, vicaire général de l'archevêque de Tours.
Plus tard, le 19 juin 1735, on a procédé à la bénédiction d'une autre petite cloche nommée "Louise-Théodore" par François Léger, procureur, Madeleine Léger, épouse du sieur Jacques Michel et Anne-Théodore-Françoise de Carvoisin, épouse du seigneur de Ussé.
Quelques années avant la Révolution, le 29 juillet 1782, une nouvelle et troisième cloche fut bénite par un certain Castelfranc, curé de la paroisse de Lignières. Elle fut nommée "Françoise" par Pierre Roy et Françoise Chemin, "épouse de Claude Nugreau syndic de cette paroisse, en présence de Jean Dupuy, curé d'Azay-le-Rideau et de quelques autres personnalités du canton.
On imagine que ces cloches ont été emportées à la Révolution.
Aujourd'hui, une seule cloche loge dans le beffroi de Rivarennes.
Aucun système électrique ne fait résonner la cloche, ni en volée, ni en tintement, donc aucune sonnerie horaire, ni sonnerie de l'angélus ne résonnent dans la commune, seulement un système manuel, elle est équipée d'un joug lancé franc de la fonderie Bollée d'Orléans.
Fondue en 1852, cette cloche porte le nom de "Pierre" rappelant le saint-patron de cette église. Elle fut réalisée dans les ateliers orléanais de Jean-Baptiste-Amédée Bollée, frère du fondeur de cloches Manceau, Ernest-Sylvain Bollée. Le nom de cette cloche lui fut donné par le maire de l'époque, M. Louis Charpentier et par une demoiselle du nom d'Adelle. Lège venant de la commune de Bréhémont située à quelques kilomètres de Rivarennes.
Elle émet la note de musique Sol#3.
Nom de Baptême : Pierre, Fondue par Bollée Aîné (Jean-Baptiste-Amédée) à Orléans dans le Loiret, en 1852, Note et Octave: Sol#3, Poids: ~470 kg, Diamètre: 900 mm
Inscriptions | Décors |
-L'AN 1852 BENITE PAR Mr CLEMENCEAU CURE NOMMEE PIERRE PAR Mr CHARPENTIER LEGE MAIRE DE RIVARENNES ET PAR -Melle ADELLE LEGE DE LA Cne DE BREHEMONT. -FONDERIE D'ORLEANS DE BOLLEE AÏNE. | -Anses : Sur chacune une fleur de Tournesol. -Haut des Inscpt. : Représentations Florales -Bas des Inscrpt. : Réprésentations de Vignobles -Face Nord : Représentation d'un Crucifix surmontant un décor végetal, -Face Sud : Représentation d'une Vierge à l'Enfant -Bas de la Robe : Frise décorative avec feuilles de Chêne et Glands. -Panse : Deux Filets plus une Pinse. |
------------------------------------------------------------------------------------------------- Le Poids de la Cloche est calculé via le diamètre et l'épaisseur avec une marge d'erreur de 3%. ------------------------------------------------------------------------------------------------- Un Grand Merci à _La Mairie de Rivarennes. _Mme. Agnès. BUREAU, Maire de la Commune pour son Autorisation de monter au Clocher de l'église.
_Mr. Philippe. REAL, du conseil municipal pour son accueil à l'église, pour l'ouverture des portes de la sacristie et du Clocher. Mes Sources :
Tourainissime, (Rivarennes)
Sources Personnels
racineshistoire.free.fr , (Famille de l'Isle Bouchard)
Article rédigé par Le Sonneur des Carillons / Découvertes Campanaire en Val de Loire - Tous droits réservés. 2021/ 2022.
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