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Morannes (Morannes sur Sarthe-Daumeray) (49640) - Église Saint-Aubin : Présentation et Cloches

  • Photo du rédacteur: Le Sonneur des Carillons
    Le Sonneur des Carillons
  • il y a 2 jours
  • 7 min de lecture


La Commune

Après avoir visité les clochers des deux églises de Daumeray, c'est toujours en bonne compagnie que je me rends à Morannes, chef-lieu de Morannes sur Sarthe-Daumeray dans le Maine-et-Loire.

Peuplée d'environ 3 700 habitants, la commune nouvelle est née en 2017 du regroupement des villages de Morannes, Chemiré-sur-Sarthe et Daumeray.

Les gentilés de Morannes sont les Morannaises et Morannais.

Vers 844, la localité était désignée sous le nom Moredonna puis Morenna vers 1010 - 1031.

Sur le plan touristique, la commune possède un port de plaisance, un camping et une guinguette. Côté monuments, nous retrouvons l'église Saint-Aubin construite à différentes périodes, le logis de l'Asnerie, les manoirs de Chandemanche, de Gennetay et des Grignons, l'ancien prieuré de Juigné, le domaine de la Panne et autres bâtisses.


L'église Saint-Aubin

L'église actuelle est le fruit de plusieurs campagnes de travaux, elle date en partie du XIe siècle. 

La façade occidentale du XIIe siècle est soutenue par quatre contreforts et est percée d'une baie et d'un portail gothiques. Son pignon conserve encore des vestiges romans. 

Le mur sud de la nef porte les traces d'une baie et de portails romans.

Lors des remaniements, au XVe siècle, le mur du transept a été doublé.

En 1645, le curé Julien MOUSSAINT reçoit une relique de Saint-Aubin dont les moines avaient gratifié leur chirurgien, René GODIN, originaire du village.

Le 16 septembre 1663, l'édifice est consacré par l'évêque Henri ARNAULT (1597 - 1692).

À l'intérieur, on peut admirer des peintures des XVe et XVIe siècles, un maître-autel en marbre, un retable en bois et un tabernacle à huit colonnes du XVIIIe ainsi qu'un élégant retable à deux étages du XVIIe.

Au XIXe siècle, de nouvelles modifications sont entreprises. La voûte lambrissée de la nef est remplacée par une voûte sur croisée d'ogives en briques légères et un nouveau clocher est élevé.

Le 20 novembre 1972, l'église est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Entre 1995 et 2011, plusieurs campagnes de travaux sont réalisées, notamment sur le clocher, le chevet Plantagenêt et la sacristie.

Actuellement, l'édifice est interdit au public et les cloches sont muettes pour des raisons de sécurité. Un nouveau projet de restauration est à l'étude. Si vous souhaitez faire un don pour sa sécurisation et sa restauration, cliquez sur ce lien : Sécurisation de l'église Saint Aubin à Morannes | Fondation du patrimoine

Sous le clocher, on retrouve un magnifique mécanisme d'horloge conçu au XIXe siècle par la maison GOURDIN à Mayet dans la Sarthe.

Pour accéder au clocher, il nous faut emprunter un escalier à vis installé dans la tourelle située à l'est du clocher. Il mène au second étage sous le beffroi, une échelle en inox reste à gravir pour arriver aux cloches.


Les Cloches

Découvrons l'histoire de la sonnerie. Avant de parler des cloches actuelles, revenons dans le passé. L'inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 nous raconte qu'en 1713, trois cloches furent fondues. Le 8 octobre, on procède à la bénédiction de la plus grande nommée Michel-Louise par l'évêque d'Angers, Michel PONCET DE LA RIVIÈRE (1671 - 1730) et Louise-Olympe de BEAUMONT-D'AUTICHAMPS veuve d'un certain Pierre BINET, sieur au château de Montifray à Beaumont-la-Ronce en Touraine. Quatre jours plus tard, la moyenne cloche fut bénite et nommée Perrine-Suzanne par messire Pierre LEROY de la Potherie, sieur de Mancy et de Champs de Manche ou Chandemanche et Suzanne de BROC, dame de GRIP (1664 - 1747). Le 15 octobre, c'est au tour de la petite d'être bénite. Elle fut nommée Marie-Anne-Renée par René CHARLOT (1672 - 1731), écuyer et sieur des Loges et Marie-Anne GOURREAU, épouse de Pierre Ménage, sieur de l'Anerie ou l'Asnerie.

Aujourd'hui, ces cloches n'existent plus.

En 1886, le clocher s'équipe d'un nouvel ensemble campanaire coulé par Adolphe HAVARD (1842 - 1922), ingénieur polytechnicien et fondeur de cloches originaire de Villedieu-les-Poêles dans la Manche. Ces trois cloches furent bénites par monseigneur Ferdinand CHESNEAU, vicaire général, assisté de Pierre GOUJON, curé de Morannes et Louis CHARRON ou CHARON (1816 - 1901), maire de l'époque.

La grande fut nommée Charlotte-Céline par le comte Charles de QUATREBARBES (1824 - 1893), président de la fabrique et Céline ANGEBAULT, épouse d'un certain Victor GRILLE.

La moyenne, Louise-Marguerite prit le nom du maire et de Marguerite de QUATREBARBES (1857 - 1938), fille de Charles et épouse de René du BOIS DE MAQUILLÉ (1855 - 1920).

La petite, Andrée-Constance doit son nom à Samuel-François-André DEBRAIS (1843 - 1893) et Constance DROUARD (1846 - 1929) épouse de Jules LEVOYER (1834 - 1904).

Donnant les notes Do3, Ré3 et Mi3, ces trois cloches forment un accord musical appelé le Pater-Noster.

Découvrez-les dans le reportage vidéo et dans l'inventaire ci-dessous.


Le Reportage


La Cloche 1

Nom : Charlotte-Céline, Fondue en 1886 par Adolphe HAVARD à Villedieu-les-Poêles (50), Note et octave : Do3, Poids: ~2001 kg, Diamètre: 1509 mm.

Inscriptions

Décors

Face Nord :   -1886 - S. S. LEON XIII PAPE - MGR CH. EM. FREPPEL EVEQUE D ANGERS - BENITE PAR MGR FERDINAND CHESNEAU - VICAIRE GENERAL - PRELAT DE LA MAISON DE S. S. - ASSISTE DE M M - PIERRE GOUJON CURE DE MORANNES - JEAN MARIE DAVY VICAIRE - LOUIS CHARRON MAIRE - FABRICIENS Face Nord-Est : - LE COMTE CHARLES DE QUATREBARBES - PT DE LA FABRIQUE - VTE RENE DU BOIS DE MAQUILLE - PT DU BUREAU Face Nord-Ouest : - SAMUEL DEBRAIS TRESORIER - VICTOR GRILLE SECRETAIRE - ALEXANDRE MOURRY Face Sud : - NOMMEE CHARLOTTE CELINE - PAR - MR LE COMTE CHARLES DE QUATREBARBES - ET - MME CELINE ANGEBAULT - EPOUSE DE MR VICTOR GRILLE - A. HAVARD ; A VILLEDIEU MANCHE

-Anses : visage de léopard sur chacune. Anses caractéristiques de la fonderie HAVARD.

-Haut de la robe : une frise végétale au-dessus et en dessous d'une autre frise avec des angelots.

-Pourtour de la robe : plusieurs croix de consécrations.

-Face nord : scène de la Crucifixion sur le Mont Golgotha.

-Face sud : Vierge à l'enfant.

-Face ouest : armes pontificales et scène de l'Ascension du Christ.

-Face est : Saint Joseph portant l'enfant Jésus.

-Bas de la robe : cinq filets.

-Panse : frise végétale.



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La Cloche 2

Nom : Louise-Marguerite, Fondue en 1886 par Adolphe HAVARD à Villedieu-les-Poêles (50), Note et octave : Ré3, Poids calculé : ~1389 kg, Diamètre: 1344 mm.

Inscriptions

Décors

 Face Nord : -1886 - S. S. LEON XIII PAPE - MGR CH. EM. FREPPEL EVEQUE D ANGERS - BENITE PAR MGR FERDINAND CHESNEAU - VICAIRE GENERAL - PRELAT DE LA MAISON DE S. S. - ASSISTE DE M M - P. GOUJON CURE DE MORANNES - J. M. DAVY VICAIRE - L . CHARRON MAIRE - A. HAVARD ; A VILLEDIEU MANCHE Face Sud : - NOMMEE LOUISE MARGUERITE - PAR - MR LOUIS CHARRON MAIRE - ET - MME MARGUERITE DE QUATREBARBES - VICOMTESSE RENE DU BOIS DE MAQUILLE

-Anses : un visage humain sur chacune. Anses caractéristiques de la fonderie HAVARD.

-Haut de la robe : une frise avec représentations de plusieurs saints.

-Pourtour de la robe : plusieurs croix de consécrations.

-Face nord : descente du corps du Christ de la croix avec l'inscription ''NRI'' (INRI).

-Face sud : Vierge à l'enfant.

-Face ouest : armes pontificales et scène des trois Marie.

-Face est : Sacré-Cœur de Jésus.

-Bas de la robe : cinq filets.

-Panse : frise végétale.


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La Cloche 3

Nom : Andrée-Constance, Fondue en 1886 par Adolphe HAVARD à Villedieu-les-Poêles (50), Note et octave : Mi3, Poids: ~955 kg, Diamètre: 1204 mm.

Inscriptions

Décors

Face Nord : -1886 - S. S. LEON XIII PAPE - MGR CH. EM. FREPPEL EVEQUE D ANGERS - BENITE PAR MGR FERDINAND CHESNEAU - VICAIRE GENERAL - PRELAT DE LA MAISON DE S. S. - ASSISTE DE M M - P. GOUJON CURE DE MORANNES - J. M. DAVY VICAIRE - L . CHARRON MAIRE - A. HAVARD ; A VILLEDIEU MANCHE Face Sud : - NOMMEE ANDREE CONSTANCE - PAR - MR SAMUEL ANDRE DEBRAIS - ET - MME CONSTANCE DROUARD - EPOUSE DE MR JULES LEVOYE

-Anses : simples, caractéristiques de la fonderie HAVARD.

-Haut de la robe : frise et guirlande végétales.

-Pourtour de la robe : plusieurs croix de consécrations.

-Face nord : mise au tombeau du corps du Christ.

-Face sud : armes pontificales et Vierge à l'enfant.

-Face ouest : scène de la tentation du Christ.

-Face est : les pèlerins d'Emmaüs.

-Bas de la robe : cinq filets.

-Panse : frise végétale.


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Les poids des cloches ont été calculés via le diamètre et l'épaisseur avec une marge d'erreur de 3%.

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Un grand merci à...

  • La mairie de Morannes sur Sarthe-Daumeray.

  • Monsieur Jean-Marie CARDOEN, maire de la commune nouvelle, pour ses autorisations d'accéder aux clochers de Morannes et Chemiré-sur-Sarthe et de sonner les cloches. 

  • Monsieur Jean-Louis JUBEAU pour son chaleureux accueil, pour l'ouverture des portes de l'église, pour son accompagnement tout au long de la visite et pour ses explications intéressantes sur l'histoire de l'édifice et des cloches.

  • Monsieur Quentin BOISNAY (Le Patrimoine Campanaire de l'Ouest), cher ami et collègue campanographe, pour son accompagnement et son aide précieuse à l'étude de l'ensemble campanaire.


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Sur la même commune :

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Sources :

- Relevé photographique personnels.

- Relevé photographique de Quentin BOISNAY.

- Sources personnels.




Article rédigé par Lucas. J / Le Sonneur des Carillons / Découvertes Campanaires en Val de Loire - 2025.

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Le Sonneur des Carillons                    Le Patrimoine Campanaire de l'Ouest





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