"Découvrez une charmante cloche d'un nouveau fondeur répertorié sur le site".
La Commune
Placé dans les hauteurs de l'Indre-et-Loire en Région Centre-Val de Loire, Rillé est un charmant village rural traversé par les routes départementales D749 reliant Chinon à Château-la-Vallière et D49, entouré des communes de Continvoir, Hommes, Gizeux et La Pellerine le village est peuplé d'environ 312 habitants que l'on nomment les Rilléennes et Rilléens.
Mais avant de présenter la commune dans sa configuration actuelle, nous allons revenir plusieurs siècles en arrière... Ses origines remontent à l'époque néolithique comme en témoigne la présence de mégalithes qui portes les noms de la pierre de Saint-Urbain ainsi que les roches des 3 chiens, il s'agit du seul alignement de mégalithes de Touraine (6 pierres). Le minerai de fer fera la prospérité de Rillé au Moyen-Âge et peut-être même à la fin de l'Antiquité.
Dès le Xe siècle s'élèvée la motte féodale, une croix se dresse toujours au sommet d'une butte d'au moins 10 mètres de haut rappelant cette motte qui existait auparavant.
Au XIIe et XIIIe siècle Rillé deviendra une puissante baronnie de l'Anjou, on autorise le village à devenir une place forte, on enchaînera donc par la construction de fortifications dont l’une des portes est toujours debout aujourd'hui, cette dernière aurait été l'entrée d'un château féodale disparu, à cette époque le village était cité sous les noms de Reillacum et Ruiliacum.
Au XVe siècle les remparts évolues par l'ajout de tours et de courtines, quelques unes d’entre-elles subsistent encore, à la moitié du siècle on fit réhausser la digue du lac de Pincemaille, ceci permettra aux seigneurs de Rillé de pouvoir pêchés avec une autorisation au XVIIe siècle.
Cependant la population de Rillé sera en déclin jusqu'au XIXè siècle puis de nouveau au XXe siècle.
Aujourd'hui le village à conservé sa ruralité et son Patrimoine, au détour des ruelles du centre bourg on peut toujours admirer d'anciennes maisons de différentes époques avec des fenêtres à meneaux, l'église Saint-Loup située dans la rue Philippe Le Bel et son ancien presbytère, la porte fortifiée du XIIIe siècle, les anciennes fortifications, le lavoir et la fontaine Saint-Loup.
Outre le village, le nom de Rillé et assez connu des touristes surtout pour son lac évoqué juste avant, le "Lac de Rillé" de son vraiment de la retenue de Pincemaille alimentant la rivière du Lathan, aujourd'hui devenu une base de Loisir le lac attire nombres de touristes désireux de venir en week-end, plusieurs animations y sont proposées, comme la plus célèbre, "le chemin de fer de Rillé" possèdant plusieurs locomotives à vapeur et diésel destinées à faire découvrir le patrimoine ferroviaire et à faire le tour du lac avec leurs wagons.
L'église Saint-Loup
L'imposant monument dont le clocher domine le village est dédié à Saint-Loup, cette église dont les plus anciennes parties remontent au XIe siècle est classée au titre des Monuments-Historiques en 1937.
Le premier Seigneur de Rillé du nom de Airaud fut construire une collégiale desservie par 4 chanoines, son gendre Godefroy dit Papeboeuf la transformera en un prieuré qui dépendait de l'abbaye de Marmoutiers, une abbaye de moines bénédictins fondée par Saint-Martin-de-Tours sur les bords de la Loire à Tours, les moines du prieuré de Rillé bénéficiés des puissances et de la largesse des seigneurs du village.
Au XIIe siècle on fit élever un massif clocher en pierre dans le style Tourangeau-Angevin.
Au XVe siècle l'ancien édifice sera inondé à la suite de la construction de la digue sur le lac de Pincemaille, certaines parties disparaîtront, le mur méridional côté sud datant du XIe sera conservé en petit appareil avec une baie romane en plein cintre. A cette même époque des travaux sont mis en place, comme le remaniement du clocher et la construction d'une immense flèche ce qui lui donnera son aspect final, on peut trouver d'autres clochers similaires dans le secteur comme ceux de Langeais (37), Cinq-Mars-la-Pile (37), l'ancienne église de Vernantes (49) ou encore Breil (49) etc. Le clocher se compose d'une immense tour carré soutenue par 4 contreforts, l'étage du beffroi est percé par 2 longues baies jumelées en arc brisé sur chaque face, celles côtés Ouest et Sud sont équipées d'abat-sons, de sobres modillons sont placés juste au dessus, cette base est surmontée par la haute flèche en pierres, elle est percée à sa base par 4 lucarnes dont celle côté Ouest comporte un nouveau cadran d'horloge installé par l'entreprise Bodet de Trémentines (49), à ce niveau nous trouvons aussi 4 clochetons et au sommet de la flèche culmine la croix ainsi que le coq.
Toujours au XVe siècle on fit construires également le porche et la sacristie étonnamment placée du côté de la façade et à sa gauche, le petit bâtiment qui sera enjolivé au XVIe siècle par l'ajout d'une petite loge sculptée avec une statue de la vierge.
Le bas-côté élevé au XIIIe siècle fut refait au XVIe siècle construit sur 2 través, l'une possède un grand pignon, plus grand que celui du transept, les través sont éclairées par 2 baies de style gothique flamboyant.
Le transept datant du XIIe siècle dont les bras étaient auparavant équipés d'absidioles aujourd'hui disparues, le transept a vu sa voûte refaite au XVe, une baie romane fut murée, il est cependant percé par 2 autres baies gothiques.
Le chœur également construit à la même époque est légèrement désaxé par rapport à la nef, il possède un chevet à fond plat percé par une baie gothique refaite au XVIe siècle.
Accolé à l'église on trouve l'ancien presbytère qui été bien avant un prieuré, aujourd'hui bâtiment privé.
L'intérieur de l'église impressionne par sa grandeur, la large nef est abrité par une voûte en bois en plein cintre, le mur du fond est ouvert par 3 porches en arc brisés accédant au transept et au choeur, ces derniers sont encadrés d'arcades sculptées dont la plus importante au centre est surmontée d'une statue de Saint-Loup, sous celle-ci est positionné un autel en bois sculpté daté de 1998. Le mur sud est sobrement décoré cependant percé par 3 baies gothiques en arc brisés dans lesquels sont placés des vitraux décoratifs et non représentatifs, une chair en bois sculptés, le chemin de croix et quelques statues dont celle de Jeanne-d'Arc y sont fixés, la face nord est prolongé par un bas-côté sur 2 través possèdent 2 voûtes en croisés d'ogives, un retable dédié à la vierge y est installé, retour dans la nef pour finir avec la plaque commémorative rendant hommage aux soldats et enfants du village victimes de guerres et d'autres statues dont celles de Marie et du Sacré-Coeur de Jésus.
Les reliques de Saint-Urbain ont été apportées en 1213 par le baron Hardouin IV de Maillé, ce qui attirera une foule de pèlerins, elles ont côtoyait les reliques de Saint-Loup, puis en pleine période révolutionnaire ces dernières ont été enfouies afin d’être protéger, elles ont trouvées leurs places au XIXe siècles.
Le transept abrite un gisant, ce dernier représente le pape Urbain 1er, dit Saint-Urbain, sa voûte est en berceau et en arc brisé et il subsiste des stalles du XVe siècle dans les bras de ce dernier.
Le chœur possède également un voûte en berceau en arc brisé, éclairé par 3 baies gothiques il renferme un joli maître autel.
L'ancienne horloge
Le système mécanique d'horlogerie qui rythmait autrefois le quotidien des habitants de Rillé est placé à la base du clocher et vient d'être classé Monument-Historique. Totalement gardé dans son jus, le mécanisme à conservé une bonne partie de ses équipements à part le système de tringlerie qui relié l'horloge au marteau mécanique de la cloche. l'horloge est disposée sur un support en bois. Au niveau de ses équipements, les rouages sont intact et à l'intérieur d'un cadre en métal, les pales et le balancier sont à l'extérieur.
Le châssis est en fer forgé et en bronze.
Les poids qui ne sont plus reliés au mécanisme sont déposés à côté du joug en bois également dans la même situation.
La manivelle toujours présente semble être d'origine, les autres équipements identifiés sont des pignons à écureuil, des barillets en bois et un régulateur.
Une étude du mécanisme à été réalisée, elle évoque un "échappement en bronze à roue de rencontre" et une "sonnerie des heures par roue à chaperon". Son état pourrait permettre de le restaurer.
Pour permettre d'accéder au clocher et au beffroi, en entrant dans l'église par le porche côté façade, il faut se rendre sur la gauche ou se trouve la porte à franchir pour pénétrer à la base du clocher on peut faire de belles découvertes comme l'ancienne horloge classée Monument Historique, les poids, un ancien joug et ses ferrures, c'est là que commence notre ascension en empruntant un escalier à vis qui nous emmène jusqu'au 2ème étage, à la base du beffroi. Il reste encore une échelle à gravir pour enfin accéder au plancher ou on peu découvrir la seul et unique cloche qui rythme le quotidien des habitants de Rillé mais il reste encore une petite échelle à escalader pour être au niveau cadran de l'horloge et pour avoir un joli petit panorama sur le village et l'intérieur de la flèche.
La Cloche
Dans cette nouvelle visite, nous allons faire une découverte tout à fait intéressante, l'imposant clocher et son beffroi de bois abrite une cloche unique qui se balance dans le sens Nord-Sud, elle a repris son service il y a plusieurs années.
Mais avant de parler de cette cloche revenons un peu en arrière, en examinant le beffroi qui à connu l'ancien ensemble campanaire antérieur à la Révolution, on peut retrouver des traces de paliers ce qui pourrait laisser penser qu'il y avait plusieurs cloches avant la période revolutionnaire, on pourrait supposer qu’il y en avait 3, cela reste à confirmer, mais ce qui est sûr c'est que l'on fit refondre une ancienne cloche pour réaliser celle que l'on connaît aujourd'hui.
Aujourd'hui électrifiée pour la volée et pour les tintements horaires la cloche retentit à chaque heure et demi-heure 24h/24, la sonnerie de l'Angélus se fait entendre à 7h05, 12h05 et 19h05, elle peut également retentir pour les offices dominicaux qui ont lieux plusieurs fois dans l'année et pour les autres cérémonies religieuses. Comme dit précédemment, la cloche à repris du service il y a plusieurs années, aujourd'hui elle sonne à la volée en mode rétro-équilibré c'est-à-dire avec un joug beaucoup plus imposant installer en 2008, réalisé de manière à reduire la force de la volée de la cloche afin de pouvoir soulager le beffroi plusieurs fois centenaire comme me le racontait Mr. MARTIN , autrefois elle était installée avec un joug en bois en lancé franc maintenant déposé à la base du clocher.
Passons à son histoire, cette cloche unique fut refondue en l'année 1834 par la générosité des habitants de la commune de Rillé comme le raconte ses inscriptions, ont choisira la fonderie de MUTEL NOËL pour effectuer l'opération, ce fondeur provenait de Breuvannes-en-Bassigny (Haute-Marne), cette ville a hébergée nombres de fondeurs de cloches au même titre que Villedieu-les-Poêles dans la Manche, revenons à ce fondeur, en faisant quelques recherches nous avons trouvé d'autres cloches dans le département de l'Indre-et-Loire également fournie par ce fondeur, 2 cloches à l'église Saint-Martin de Céré-la-Ronde et 1 cloche déposée à l'église Saint-Sylvain de Beaumont-Village, mais revenons à Rillé et à notre cloche, outre son créateur elle fut baptisée sous l'invocation de "Sainte-Marie-Magdeleine-Joséphine" par Mr. Jean-Baptiste. JUPIN un curé venu de la Sarthe, plus précisément de Luceau (72), une commune située au Sud du Mans, sûrement membre de la famille du curé de Rillé du nom de Maurice-Isidore. JUPIN, les noms de la cloche lui fut donnés par son parrain et sa marraine, celui de "Joséphine" vient de Joseph de MAZY, sa marraine porté Mme TULASNE JAMINIERE née Marie-Magdeleine GABILLARD, ses décors très sobres se composent néanmoins d'un crucifix, de 2 représentations de Saints, d'une Vierge à l'enfant et plusieurs filets.
Elle émet la note Mi3, pour en savoir plus, vous pouvez visionner les photos juste en dessous, le reportage et l'inventaire avec les inscriptions complètes.
Le Reportage
Inventaire de la Cloche
Nom de Baptême : "Sainte-Marie-Magdeleine-Joséphine, Refondue par Mutel Noël à ??? (peut-être à Breuvannes), en 1834, Note et Octave : Mi3, Poids: ~695 kg , Diamètre: 1086 mm.
Inscriptions | Décors |
- Mr MAURICE INSIDORE JUPIN ETANT CURE DE CETTE PAROISSE Mr LOUIS THIOT MAIRE DEPUIS 23 ANS APRES AVOIR ETE REFOND - ☛ UE PAR LA GENEROSITE DES HABITANTS DE RILLE ET ETAIT BENITE EN JUILLET 1834 SOUS L'INVOCATION DE Ste MARIE MAGDELEINE - ☛ JOSEPHINE PAR Mr JEAN BAPTISTE JUPIN CURE DE LUCEAU DIOCESE DU MANS ☚ J'AI EU POUR PARRAIN Mr JOSEPH DE MAZY - ☛ PROPRIETAIRE POUR MARRAINE Mme Ve TULASNE JAMINIERE NEE MARIE MAGDELEINE GABILLARD AUSSI PROPRIETAIRE. - MUTEL NOEL FONDEUR | -Anses : Simples. -Niv. des Inscpt. : 1 filet, puis 2 filets entre chaque lignes d'inscriptions (4 lignes) -Bas des Inscrpt. : 2 filets. -Face Nord : Représentation d'un Crucifix surmontant un décor floral. -Face Sud : Représentation d'une Vierge à l'enfant surmontant un décor floral. -Face Est : Représentation d'un Saint surmontant un décor floral. -Face Ouest : Représentation d'un autre Saint surmontant un décor floral. -Bas de la Robe : 1 filet, nom du fondeur (face sud) et 1 filet. -Panse : 2 filets. |
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Le Poids de la Cloche a été calculés via le diamètre et l'épaisseur avec une marge d'erreur de 3%.
Un immense Merci à...
- Mr. Thierry. MARTIN, conseiller muicipal et ancien Maire de la commune pour la prise en charge de ma demande de monter au clocher pour l'étude, pour son chaleureux accueil à l'église, pour son accompagnement tout au long de la visite et pour l'autorisation de sonner la Cloche pour la réalisation de cette vidéo.
Sources :
- Informations fournis par Thierry. MARTIN.
- Relevé photographique personnels.
- Sources personnels.
Article rédigé par Le Sonneur des Carillons/Découvertes Campanaire en Val de Loire - Tous droits réservés. 2023.
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